
(Cliquez sur les peintures pour les agrandir)
Ces dernières créations occupent une place particulière et inattendue car rien à priori ne m'attirait dans le travail des aplats. Une démarche que j'associais même de manière purement culturelle, donc non réfléchie, au coloriage et dès lors à l'enfance et ses raccourcis. Et puis vînt l'idée des "Gracieuses" presque par goût du risque bien qu'illustrer la vie quotidienne d'héroïnes équipées d'un Q.I. de hamster soit aussi convenu que la misogynie chez certains intellectuels ou encore la blague de blonde
qui en est la version sucrée tout terrain.
Les Gracieuses terminées, vinrent d'autres projets où les sujets s'exposeraient avec la même radicalité picturale, la même frontalité dépourvue de sophistication forcément affaiblissante dans ce type de discours quand la géométrie impose sa dictature. Car le sujet surgit ici sous l'effet de sa propulsion in. L'immédiateté des couleurs clairement assumée et la construction dénuée de détails gratuits conservent ce pouvoir d'autonomie et prétendent livrer au premier regard l'intégralité du sens.
Caractéristique pas si étonnante pour l'art moderne.
Si d'un point de vue formel la fabrication de ces aplats n'est pas à proprement parler ce qu'il y a de plus excitant à réaliser, l'effet produit quand je les regarde, de par la tyrannie de l'architecture, l'absence d'effets de perspective, le calcul des espaces auquel j'apporte le soin le plus maniaque et la recherche du bon équilibre des éclairages justifie le renoncement momentané au mystère visuel que la peinture donne traditionnellement à décrypter par le flou et l'allusif dans le mélange des tons. Les pièces présentées dans cette galerie virtuelle en sont manifestement la négation. Ici tout est dit. Même les dégradés sont réalisés à l'aide de paliers francs, créant ainsi une vibration dans le but de renforcer la dynamique d'ensemble. Sans doute est-ce là le caprice graphique d'un esprit forgé par la portée musicale. Mais pour y être revenu après avoir suivi un temps d'autres pistes, je pense avoir trouvé dans ce dialogue des géométries une évidence parfaitement en résonance avec mon diapason.
Ce n'est pas l'oeuvre d'un peintre mais d'un musicien.
Parfums multicolores
